Casino pourrait coter son pôle e-commerce d’ici à la fin de l’année

Les marchés l'avaient anticipé, propulsant l'action Casino à un plus haut historique, au-delà de 90 euros ; le distributeur français en a lancé le processus. Le groupe a annoncé, dans un communiqué publié mardi tard dans la nuit, « un projet de création d'un pôle d'activité e-commerce » qui « donnerait naissance à un acteur spécialisé de référence à l'échelle mondiale ». Une introduction en Bourse de cette entité « est envisagée sur le marché américain », poursuit le communiqué. Faute de précisions, le texte se contentant d'évoquer un marché « où sont cotés de nombreux acteurs du secteur de la technologie Internet », il y a tout lieu de penser qu'il s'agirait du Nasdaq à San Francisco ou du Nyse à New York.
Contacté, le groupe s'en tient aux termes du communiqué et se garde bien de donner des détails sur la future entité, dont le nom de code est « NewCo ». Pour cause, lancée avec pour banques conseil à ce stade J.P. Morgan et Morgan Stanley, l'opération va désormais être présentée aux conseils d'administration des différentes sociétés concernées qui auront à se prononcer sur le projet. Au Brésil, celui-ci sera examiné par des comités constitués d'administrateurs indépendants. Si le processus se déroule comme prévu, l'introduction en Bourse pourrait intervenir d'ici à la fin de l'année.
« NewCo », puisque c'est provisoirement son nom, est appelée à rassembler l'activité de Cdiscount en France, pour un volume d'affaires de 1,5 milliard d'euros en 2013 (soit 2,1 milliards de dollars), celle de ses sites lancés au début de cette année en Colombie, en Thaïlande et au Vietnam, et celle au Brésil de Nova, filiale à 52 % de Grupo Pao de Azucar (GPA), premier distributeur alimentaire brésilien contrôlé par Casino, et à 44 % de Via Varejo, distributeur non alimentaire contrôlé par GPA.
4,1 milliards de dollars
L'ensemble pèserait 4,1 milliards de dollars et se poserait comme un leader du e-commerce dans ces pays rassemblant 400 millions d'habitants et où le géant américain Amazon n'a pas conquis des positions d'incontestable numéro un. L'analyste expert reconnu du secteur chez J.P. Morgan, Jaime Vazquez, estime que la capitalisation boursière de cette entité pourrait atteindre « 6 milliards d'euros en 2015 », et celle « des parts détenues directement et indirectement par Casino environ 3,4 milliards, soit 35 % de son actuel capitalisation boursière ».
Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, a appuyé sur le bouton de ce projet, prévu de longue date, après avoir bouclé les dossiers pendants et clarifié la position capitalistique du groupe chez Franprix-Leader Price, GPA et Monoprix, toutes sociétés qu'il contrôle désormais sans ambiguïtés. Il table pour séduire les investisseurs sur le Nasdaq - loin d'être repus par les opérations successives des sociétés Internet dont celle, dernière en date, du chinois Alibaba - sur la forte croissance de l'activité des sites Internet du groupe qui s'appuient sur ses réseaux de magasins.
A l'exclusion de ceux lancés cette année bien sûr, ces sites dégageraient des ROC et Ebitda légèrement positifs. En outre, la future entité devrait générer des synergies, grâce à des économies d'échelle sur les achats notamment.