La France ouvre son marché des jeux d’argent et de hasard en ligne

Depuis ce mardi matin, 11 opérateurs privés sont autorisés à proposer en ligne des paris sportifs et hippiques. Une ouverture à la concurrence qui arrive à point nommé : dans trois jours débute la Coupe du monde de football en Afrique du Sud...

L’un des plus vieux monopoles d’État est tombé ce mardi 8 juin 2010. Un décret paru dans la nuit au "Journal officiel" ouvre à la concurrence le domaine des jeux d’argent, une pratique interdite en France depuis un édit de François Ier le 21 mai 1539.

Depuis ce matin, des opérateurs privés sont autorisés à proposer en ligne des paris sportifs et hippiques. Un événement pour les milliers de parieurs français, jusque là contraints de se limiter aux casinos, à la loterie nationale (Françaises des jeux) et aux courses hippiques (PMU).

Pressé par Bruxelles et par le calendrier, le gouvernement français a voulu que cette loi passe le plus vite possible. Son décret d’application tombe en effet à point nommé, trois jours seulement avant le début de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud.

Un nouvel organisme, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), a délivré 17 licences à 11 opérateurs qui se sont engagés à respecter la législation et à lutter contre l’addiction au jeu. La nouvelle loi interdit par ailleurs la participation des mineurs et renforce la chasse aux sites illégaux.

Blocage sur le poker

Un troisième type de jeu devrait être prochainement proposé aux joueurs en ligne, il s’agit des jeux de cercle, dont le poker. Mais la légalisation du célèbre jeu de carte a pris du retard car Bruxelles demande des clarifications avant de donner son feu vert. Le gouvernement assure que le décret d’application concernant ce pan de la loi devrait néanmoins être signé avant le 28 juin.

Cette légalisation du poker en ligne en France ne fait pas que des heureux en Europe. Malte, qui héberge de nombreux sites de poker, a ainsi saisi les instances l’Union européenne (UE), arguant que l’inscription obligatoire des joueurs auprès des organismes français est contraire à la libre circulation des biens et des personnes au sein de l’UE.

Un marché juteux

Financièrement, l'État devrait s’y retrouver puisqu’il prélèvera 7,5 % des mises des joueurs pour les paris sportifs et hippiques et 2 % des mises pour le poker.

Le secteur des jeux d’argent est toujours aussi florissant en France malgré les difficultés économiques. Selon un rapport de l’Assemblée nationale, les Français ont misé plus de 35 milliards d’euros en 2008 auprès des deux seuls détenteurs du monopole de l’époque, la Française des jeux et le PMU.